Avant notre rencontre, je n'étais rien qu'une personne parmi tant d'autre, à faire ce qu'on me disait, sans penser à ce que moi je voulais, en laissant passer mes sentiments personnelles après ceux des autres ; mes désirs... Je n'en avais pas. On pouvait me comparer à une coquille vide, il est vrai, mais au fond de moi, un feu de colère brûlait : J'avais l'impression être qu'un objet et non une personne. J'étais la marionnette de mon père, rien de plus.
Si j'avais eu le droit de dire le fond de ma pensée, je l'aurais fait depuis bien longtemps, mais je n'en avais pas ce droit. J'ai toujours obéit à ce qu'on me disait de faire, sans me plaindre, sans m'énerver, je n'appliquais que les ordres sans exprimer mes sentiments sur le sujet.
Quand mon père m'a annoncé que je devais me marier, avec quelqu'un que je ne connaissais pas, et que ce mariage n'est que dans le but personnel, de mon père, d'agrandir sa compagnie et lui permettre de continuer à dresser son empire, il est vrai que j'ai exprimer une certaine colère au fond de moi. Je me rappelle qu'à ce moment, j'ai voulu lui dire ce que j'avais sur le cœur, que j'avais envie de connaître le bonheur et que ce n'était pas à lui de décider de mon avenir... Mais je n'ai rien dis, je n'en avais pas le droit, je me suis pliée aux règles, comme j'avais l'habitude de le faire.
Après mon mariage « arrangée », j'ai quitté la maison, obligée de partir loin de mes parents avec cet inconnu que j'avais déjà pu rencontrer de nombreuses fois. Même en lui ayant parler de nombreuses fois, d'avoir échanger des vœux de bonheur avec lui lors de notre mariage et d'avoir emménager avec lui dans un luxueux manoir pour vivre ensemble à jamais, je le considérais comme un inconnu, il n'était rien à mes yeux. Il n'était qu'une personne de plus dans ma vie, une personne sans intérêt particulier, je n'exprimais aucun sentiment fort pour lui.
Malgré ce fait, qu'aucun sentiment s'éveillait en moi pour lui, j'ai pris sur moi, en abordant toujours ce sourire issu d'une comédie mensongère : La vie avec mon mari n'était qu'une comédie où j'incarnais le personnage principal. Pourquoi considérais – je cette vie comme comédie ? La réponse est simple, parce que je ne faisais que me mentir à moi-même, je n'étais sincère avec mes sentiments, je me taisais, je ne disais rien, je me suis faite aux règles.
Petit à petit, celle que j'étais à l'époque a commencé à sombrer, cette époque où j'abordais encore un sourire innocent sans faire attention aux dangers de la société et aux conséquences que cela pouvait avoir sur mon futur, à commencer à s'envoler vers un autre monde, elle disparaissait de mon esprit, elle n'existait plus. Mes yeux étaient devenus tellement vide, qu'ils reflétaient presque le néant. Le néant s'emparait de moi sans que je m'en rende compte.
『•• ✎ ••』
Le jour de notre rencontre est encore parfaitement gravé dans ma mémoire. Je n'arriverais jamais à l'oublier. Moi qui pensait, avoir toucher le fond, de ne plus jamais pouvoir revoir la lumière du jour, au final, j'avais parlé un peu trop vide.
Ce sentiment était tellement nouveau pour moi, qu'il est vrai que j'en avais peur. L'admiration que j'avais pu éprouver au début, c'était doucement transformer en un sentiment d'amour sincère. C'était nouveau, mais je me sentais tellement bien, tout le néant que j'avais pu accumulé durant ces nombreuses années après mon mariage forcée, s'était dissipé en seulement quelque seconde. Les yeux vides avaient repris de la couleur et de la lumière surtout.
Les rencontres ont commencé à s'accumuler, tu voyais peut – être cela seulement comme des rencontres parfaitement amicales, personnellement, je les voyais autrement : C'étaient des moments tellement précieux, que je n'arrive toujours pas à m'en défaire. Même si ce sentiment ne t'intéressait pas et que tu y apportais peu d'importance, ça m'était égale. Du moment que je pouvais être avec toi, ça m'allait parfaitement.
Ces moments loin de toi étaient une vraie torture, j'avais l'impression d'être seule, malgré la présence de mon mari. C'est pour cela que j'ai essayé par tous les moyens de te voir, que ce soit en secret, ou officiellement en demandant des requêtes à ta guilde. Je ne doutais jamais de toi : Je savais que dès qu'une requête de ma part était faite, tu la choisissais pour qu'on puisse se voir.
Et puis ce que j'attendais c'est produit : Une relation adultère a commencé à se créer entre toi et moi, enfin, une relation adultère aux yeux de la loi. Personnellement, je ne voyais pas notre romance comme de l'adultère, au contraire, je la voyais comme normal. Sachant que je n'exprimais aucun sentiment d'amour pour le conglomérat, je ne voyais pas cela comme de la trahison. En fait, je n'avais aucun opinion à ce sujet...
Mes sentiments ont continué à prendre une place importante à travers mon esprit, tellement que j'ai eu des questionnements vraiment étranges qui n'avait pas de réponse bien précise : Devrais – je fuir pour être enfin pleinement avec toi ? Cela voudrait dire que je devrais trahir mes parents ?
Et comme tu peux t'en douter, je n'ai rien fais. Je suis encore une fois restée à ma place, car je ne voulais pas déshonorer mes parents.
『•• ✎ ••』
Comment ais – je pu tomber sous ton charme ? Là est la question de notre relation. Si j'avais réponse à cette question, j'y aurai déjà répondu depuis bien longtemps. Mais, la réponse n'était pas si importante que cela après tout, parce que tout ce qui compte pour moi : C'est toi. Même si nous ne sommes pas issus du même « monde », selon les dires de mon père, cela m'importe peu, du moment que je peux être avec toi.
Et par cette pensée, cette envie de te montrer tout l'amour que j'avais pour toi, était devenu comme un poids que je ne pouvais plus ignorer. Je voulais, en quelque sorte, donner naissance à cet amour pour montrer qu'il existait réellement et que ce n'était pas que le fruit de mon imagination, une pure illusion...
Et puis, ce jour est arrivé, ce jour que j'attendais depuis longtemps, le jour où je l'attendais enfin, mon premier enfant. Malheureusement, cet enfant n'a pas été née dans les conditions que mon père aurait voulu que je remplis. De façon, à n'avoir aucun soupçons à son sujet, j'ai dû mentir au sujet de son vrai père biologique, j'ai dû mentir en disant qu'elle était la descendante directe du conglomérat Journel.
Pourtant, je ne le savais que trop bien, elle n'avait aucun lien avec cette personne. À chaque fois que je pense à cela, j'ai l'impression qu'une aiguille se plante dans mon cœur, j'ai cette impression de la trahir, à elle, la plus belle chose que j'ai pu mettre au monde, ma petite fille...
Elle est, comment dire, comme un signe de renaissance pour moi, le signe me montrant que je suis libre, que ma conscience, mes pensées, mes actions, mes gestes, mes sentiments n'appartiennent qu'à moi, que je ne suis pas une simple poupée que le monde manipule, que je ne suis pas la simple marionnette qui réalise tout les désirs de puissance de mon père.