𝐶𝘩𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 𝟹 - 𝐴𝑢𝑠𝑠𝑖 𝑚𝑎𝑔𝑛𝑖𝑓𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑞𝑢'𝑢𝑛 𝑗𝑜𝑦𝑎𝑢

Je commençais littéralement à me lasser de cette situation. L'empereur m'avait fait l'honneur de venir me rendre visite ce matin, me promettant de me ramener le plus rapidement possible ce livre que je voulais tant. Pourtant, je devais l'attendre depuis au moins trois bonnes heures.

— Peut - être que sa majesté cherche toujours le livre que tu veux tant. D'ailleurs, pourquoi ce livre en particulier ? refit Juvia mon lit.

— En lisant ce livre qu'il a pu m'offrir, je me suis dis qu'il pourrait chercher un autre livre, et je voulais lire ce livre depuis un moment, mais je ne savais pas où le trouver, lui mens - je hésitante.

— Oh, je vois, et donc, tu penses que l'empereur a la capacité de trouver ce livre ? Quelle question, bien sûr qu'il peut, vu ses pouvoirs...

Je ne pouvais lui dire la vérité. Je ne pouvais avoir confiance en personne. La seule personne a qui je pouvais offrir un peu de ma confiance était bien cette personne qui avait pu écrit ce mot pour moi. Toute la nuit, j'ai pensé à lui, et encore aujourd'hui j'y ai pensé. Qui pouvait bien être cette personne ? Pourquoi moi ? Pourquoi m'avoir écrit un mot ? Pourquoi m'aider ? Je ne savais rien, je posais mille et une questions à ce sujet, et sans comprendre pourquoi, mes joues sont devenus tellement rouges, rien qu'en imaginant cette personne.

Je me faisais des idées, je le savais, à penser que j'aurais peut - être une relation avec lui, je pourrais bien m'entendre avec lui, peut - être pourrait - il me sauver du destin que la loi divine m'avait imposer ? Je ne sais pas, mais j'étais bien idiote de penser à ça.

— Tu penses à quelque chose ou plutôt à quelqu'un en particulier ?

— Comment ? Pourquoi penses - tu cela ?

— Tes joues sont aussi rouges que les roses que Grey a pu m'offrir hier. Elles sentaient tellement bonnes, je me demande bien où il a pu en retrouver d'aussi belles, rêvassa - t - elle, elles étaient aussi magnifiques, brillantes et précieuses que... Que...

— Qu'un rubis par exemple ?

— Un rubis ? Une rose et un rubis sont deux choses totalement différentes.

Juvia me faisait bien rire par moment, j'avais l'impression qu'elle était plus blonde que moi, comme si j'avais l'air stupide à côté d'elle alors que c'était le contraire. Elle pouvait être tellement naisse par moment et tellement influençable, je suis sûre que si Grey lui demandait de sauter d'une falaise, elle serait capable de le faire, surtout s'il lui promet l'impossible en échange de ce saut...

— Ce n'est qu'une comparaison Juvia, lui expliquai - je, tu m'as dit que tes roses étaient aussi magnifiques, brillantes et précieuses. Alors j'ai pensé à un rubis car un rubis est aussi précieux que les roses que tu as pu me décrire.

— Ah, d'accord, je comprends mieux maintenant.

Est - ce  mon esprit qui est plus développé que les autres ? Ou suis - je juste une exception ? Je ne sais pas. Mais chez moi, c'était la même chose, j'avais l'impression d'être la plus ouverte d'esprit, la plus intelligente, alors que mes parents pensaient que j'étais un monstre. La joie a été tellement immense pour eux quand la loi divine m'a imposé mon destin.

Heureux de pouvoir enfin se débarrasser de moi ? C'est comme ça que je l'ai pris. Alors qu'ils me disent : C'est une chance, quel merveilleux avenir.

Quelle ironie, en réalité, ils étaient heureux de se débarrasser de moi et pouvoir faire bonne figure devant le reste du monde, comme parents d'une des futures maîtresses de l'empereur, celle à qui on accorde un merveilleux avenir : Pouvoir partager son lit pour quelques soirs avec l'empereur, pouvoir vivre à quelques règles près comme l'impératrice et devenir un objet que l'empereur expose au monde.

— Deux jours ? me réveilla Juvia.

— Deux jours ? répétai - je ses mots sans comprendre ce qu'elle voulait me dire.